(...) La plupart du temps, c’est à pied que Laurent Lacotte repère ces détails urbains qui peuvent sembler insignifiants, et qui pourtant racontent beaucoup. Le rythme de la marche est propice à la contemplation et à l’observation. « Prendre la mesure des espaces à travers cette échelle humaine non motorisée est essentiel », insiste-t-il. Un simple sac à dos lui sert d’atelier : un alphabet de lettres Arial, deux bombes de peinture noire et claire et un appareil photo lui suffisent pour répondre au hasard des rencontres. Ces dernières sont nombreuses mais non systématiques : à déambuler dans les villes d’ici et d’ailleurs depuis une quinzaine d’années, Laurent Lacotte, ex-adepte de l’urbex (l’exploration urbaine des lieux construits et abandonnés par l’homme, ndlr), a affûté son regard pour capter les pépites qui truffent la banalité.
Extrait de l'article L'art de la divagation urbaine de Christelle Granja, Uzbek & Rica n°33, automne 2021.