(...) Laurent Lacotte puise dans diverses pratiques et les autorise à déborder les unes sur les autres, dans une contagion croissante et une efficacité non compartimentée.
(...) Sa démarche ne se laisse pas saisir facilement, malgré ses aspects concrets et l’apparente simplicité des formes capturées. Elle déconcerte et cependant elle paraît familière, immédiate. Elle agit comme des propositions de réponses à des questions auxquelles elle prétend ne pas pouvoir répondre. L’œuvre s’ouvre aux bruits du monde, à cette matière qui a quelque chose de choral et de polyphonique. Entre les mots et les images, se produit une conversation où se fait entendre ce qui vient et s’éloigne, apparaît et disparaît, vit et meurt. Il s’agit aussi de s’occuper de ce qui n’est pas vu ou mal vu, de ce qui n’est pas dit ou mal dit et d’explorer les faces cachées du monde, de constituer un savoir qui est l’envers du savoir, l’envers de ce que d’habitude on retient.


Extrait du texte de Didier Arnaudet pour le magazine Junkpage #63 - été 2023 au sujet de l'exposition personnelle Tous les prétextes à l'artothèque de Pessac, mai-septembre 2023.